Patrimoine culturel et historique de la ville de Safi « le château de mer » est une forteresse construite par les portugais au 16 éme siècle.
Appelé a l’époque « Castello Novo » ou château neuf, il fut bâti en 1523 sur les ordres du roi portugais jean III, se dressant sur un emplacement stratégique en l’occurrence la falaise littorale Amouni, il avait joué plusieurs rôles notamment militaires et commerciales.
Il servait entre autre à défendre l’entrée nord de l’ancien port et jouait aussi le rôle de résidence pour le gouverneur portugais, il fut utilisé également comme résidence par les sultans et princes ALAOUITES lorsqu’ils séjournaient dans la ville de Safi.
Classé monument historique par le dahir du 7 novembre 1922, le château de mer de Safi est devenue aujourd’hui un site touristique, chaque vendredi il ouvre ses portes gratuitement aux visiteurs locaux et aux touristes étrangers.
Occupant une superficie de 2300 mètre carré, le château de mer est maintenant menacé d’écroulement, il s’agit d’une menace sérieuse puisque selon les responsables il peut s’effondrer à n’importe quel moment a cause de sa présente instabilité.
Fait surprenant, La majorité des Safiots semblent ignorer cette menace, et sur dix personnes interrogées, deux seulement confessent savoir la triste vérité.
Depuis plusieurs années le château subit quotidiennement les ravages du temps présentés sous la forme de dégradations intrinsèques des façades extérieures et intérieures.
La structure intérieure du château montre des signes évidents de moisissures et de fissurations, des bouts de pierres détachées de leurs bases jonchent le sol déjà détérioré.
Afin d’éviter tout risque d’effondrement du niveau supérieur du château et a cause du poids élevé des canons, ceux-ci ont été déplaces au niveau inférieur.
Egalement le recul de la falaise littorale Amouni affect et accélère l’écroulement probable du château, en effet la falaise qui s’étend sur plus de trois km à partir du vieux port jusqu’à la falaise JORF LYHOUDI est exposé quotidiennement a une érosion intensive et active qui cause le recul de la cote.
Cette érosion est provoquée par l’impacte des vagues et la puissance de la houle qui sapent le pied de la falaise et par conséquent les fondations du château.
Les déchets d’acides phosphoriques déversés en mer par le groupe OCP contribuent aussi à la désintégration et la dissolution des composants calcique des rochers de la falaise.
Ces différents facteurs ont donnés naissance à des cavités et des grottes qui entraînent la chute de blocs au pied de la falaise rendant ainsi les parties supérieures portées à faux.
Une inspection sous marine effectuée par des plongeurs de L.P.E.E (laboratoire publique des essaies et des études, laboratoire régional de Safi) a permis de déterminer l’emplacement de ces cavités au nord, ouest et sud du château.
D’autres facteurs favorisent également l’ébranlement de la falaise et la fissuration de la construction du château : les vent sud-ouest réputés par leur force, la saison des pluies qui débute du mois d’octobre jusqu’au mois d’avril, et la proximité du passage quotidien du train de transport du groupe OCP.
Dernièrement en 1991, un projet de restauration a été mis en exécution, des sacs en béton ont été disposés de façon à remplir les cavités et les grottes pour ainsi rétablir le contact entre les parties hautes et basses au niveau des vides, et réduire l’effet mécanique des vagues.
Une tentative peu probante puisqu‘elle n’avait pour effet que de retarder l’érosion maritime. Actuellement plusieurs de ces sacs se détachent petit à petit et finissent au fond de l’océan ce qui risque de faire apparaître a nouveau les vides portés à faux.
Pour l’instant les tentatives entreprises se bornent à consolider et à colmater les structures et les façades internes et externes du château.
Plusieurs solutions ont été proposés mais restent irréalisables dans l’immédiat à cause de leur coût élevé.
Le plus efficace et le plus pratique est de construire une digue ou une jetée capable de casser l’énergie de la houle et ainsi constituer un brise-lames pour les vagues qui déferlent continuellement en direction du château.
Un tel projet nécessiterait des milliards de centimes, malheureusement la ville de Safi ne dispose pas d’un tel budget, le seul moyen est que le gouvernement marocain puisse trouver avec l’aide du gouvernement portugais, des fonds nécessaires pour l’opération.
Une mobilisation générale est donc a prescrire, une compagne de sensibilisation et d’information sur la menace d’effondrement du château de mer doit être entrepris, les Safiots ont le droit et le devoir de savoir la vérité.